Dienstag, 22. April 2014

Lettre sur la crainte par mère Gabrielle (Papayannis)

La crainte du Seigneur est le principe du savoir (Proverbes 1,7)
Ne crains pas, petit troupeau (Luc 12,32)
L’Amour parfait exclut la crainte (1 Jean 4,18)
Dieu est Amour (1 Jean 4,16)
On trouve chez l’Homme plusieurs formes de crainte :
1) " Je vais faire quelque chose que l’autre ne veut pas et il va me punir, me nuire "... (par exemple, l’écolier) ; 2) " Parce que j’aime beaucoup cette personne, je ne veux pas lui faire de peine " ... (par exemple, l’enfant par rapport à sa mère) ; 3) " Si je fais ceci, je perdrai l’intérêt et la bienveillance de la part de l’autre "... (très mesquin, peur humiliante).
La crainte est la source de beaucoup de maux pour le caractère : elle le rend hypocrite, menteur, de mauvaise foi. Souvent, ce sentiment humiliant de peur altère notre caractère : " Qu’en dira-t-on de moi ? " ; et nous trahissons ainsi l’Amour de Dieu pour plaire aux hommes. C’est une Hydre de Lerne [monstre mythique, serpent à plusieurs têtes] que cette peur : " Que va dire le monde... " Mais quel est ce monde ? Est-il votre idéal ? Aimeriez-vous être comme lui ? Si vous vous posiez avec sincérité la question, vous diriez Non. Par conséquent, pourquoi trahissez-vous l’Amour de Dieu et Sa Vérité pour lui ? Dieu dit : " Vous connaîtrez la Vérité et la Vérité vous rendra libres " (Jn 8,32).
La crainte est la première passion... C’est vrai que nous avons assez parlé de la peur de ce monde à cause de laquelle nous perdons notre équilibre. Pourtant, nous montons dans un taxi et nous croyons que le conducteur ne va pas cogner contre un arbre. Nous prenons l’avion et nous pensons que le pilote ne manquera pas de maîtrise – sinon nous serons tous perdus. Je connais un archevêque qui a eu un accident de voiture en plein désert et qui, les yeux remplis de petits débris de verre, n’avait pas eu peur et priait pour que la volonté de Dieu se fasse dans sa vie... et les docteurs ont vu, stupéfaits, s’achever ce miracle de guérison. Ou alors, vous voyez cinquante morts dans un accident d’avion et une petite fille se lancer du hublot - vivante !
Dans cette vie où seuls nos organes nous informent de tout, si nous n’appliquons pas ce que le Christ a dit : " Demandez et vous recevrez ; cherchez et vous trouverez ; frappez et on vous ouvrira " (Mt 7,7), nous ne pourrons pas nous libérer de cette crainte innée en nous. Crainte pour quoi ? Pour l’inconnu, pour l’invisible, pour cet état d’après la mort. Car depuis son enfance même, l’Homme a la sensation d’être un ange déchu du ciel. […] C’est la peur innée qu’a l’Homme déchu. Puis le Sauveur vient et te dit " Sois sans crainte, crois seulement " (Mc 5,36).
C’est pour cela que je dis que nous avons besoin de trois choses. D’abord la Foi, deuxièmement la Foi et troisièmement la Foi. Que Dieu nous accorde la grâce de ne jamais dire : "  Je crois ! Aide-moi car je manque de foi " (Mc 9,24). JAMAIS ! Que nous a-t-il dit ? " Ô femme, grande est ta Foi ! Qu’il t’arrive comme tu le veux " ! (Mt 15, 28). Et à un autre : " Tu crois que tu te rétabliras " ? " Je le crois "... Et il guérit sur le champ... " Est-ce que tu crois que tu vas voir de nouveau " ? " Je le crois "... Et les yeux de l’aveugle s’ouvrirent. À l’apôtre Thomas, qu’a-t-il dit ? " Bienheureux ceux qui croient sans avoir vu " (Jn 20,29). J’ajoute personnellement et humblement : parce qu’ils vont voir, maintenant et à partir de ce monde.
Que dire encore ? Est-ce que je dois vous parler du petit enfant dans les bras de sa mère, dans le bus qui cahotait ? Sa petite tête était penchée sur le cou de sa mère. Il dormait. Il ne se souciait de rien. Il avait l’assurance de l’amour. Donc ? Si quelqu’un peut donner cette assurance, combien plus Dieu, qui est Amour ? Quand j’ai commencé à voyager à l’étranger, sans connaître personne et sans moyens financiers qui m’a donné l’assurance que je ne serai pas chassée, que je ne saurai où aller, que je ne tomberai pas malade, que je ne serai pas mendiante ?
Non ! Le chrétien ne sera jamais mendiant ! Car Dieu ne l’abandonne pas ! Il lui donne le pain quotidien par son travail, la sueur de son front, ou de n’importe quelle autre façon... Pendant les cinq années que j’ai vécues en Inde, dans des températures variant de -10°C à +40°C, pas une fois je n’ai eu un rhume, ou une dysenterie à cause de la nourriture que je mangeais... Comment l’homme peut-il ne pas croire quand il assiste à tant de miracles ?
Mais comment peut-il les voir s’il ne croit pas auparavant ? Vous, mes chers frères, vous avez entendu parler des histoires de la rue Midias, et comment je me suis retrouvée ici. C’est simple, j’étais sûre que ce que j’attends et ce dont j’ai besoin, Dieu va me l’envoyer. Quand nous prions et disons " Que ta volonté soit faite sur la Terre comme au Ciel ", si vraiment nous croyons, elle se fera. Pas seulement en ce qui nous concerne, mais pour tous. C’est notre prière. Et non pas : " Je le veux pour l’autre, car je crois que c’est juste ainsi. " Seul Dieu sait ce qu’il lui faut. Aussi, " Que ta volonté soit faite pour un tel, pour un autre "... C’est aussi notre prière. Que dire encore ? Quand nous suivons les commandements de Dieu, quand nous lisons tous les jours les Évangiles, nous trouverons la sagesse de Dieu directement dans notre cœur. Pas avec la philosophie, la logique et le cerveau. Nous serons alors si paisibles... Nous n’aurons besoin d’aucun autre livre ou enseignement, où se trouve l’ego de l’écrivain ou de l’orateur. Le Seigneur donne une inspiration différente à chacun de nous, en rapport à ce que nous pouvons accepter et au Dessein de Dieu pour nos vies...
Une autre forme de peur, c’est la peur de la mort. " Ah ! Je vais tomber malade... où irai-je ? À quel hôpital ?... Qu’est-ce qui m’attend là ?... On va me traiter mal... On va me demander de l’argent, de l’argent... et quand je n’en aurai plus... que se passera-t-il ? Comment irai-je à l’étranger où là seulement on guérit le monde " ? Pauvres créatures ! Elles ne savent pas que la main de Dieu tient celle du docteur ! Et que les épreuves qu’elles doivent passer, elles les passeront ! Les plus grandes guérisons que j’ai vues dans ma vie, étaient celles d’un médecin cupide ! J’ai demandé à mon ange gardien : " Comment se fait-il que Dieu permette à ce médecin tout cela " ? La réponse a été : " Dieu aide le souffrant qui doit guérir et laisse le médecin rendre compte de ses actes à un autre moment "... Nous investissons à la banque, investissons, investissons... C’est à ce moment que commence notre épouvante ! " Le dollar est en hausse, le franc en baisse... Que va-t-il se passer si nous perdons ? Où irons-nous si une guerre éclate ?... Sauvons notre corps ! " Ah ! Ne souffrons pas... : " Une fin chrétienne, sans douleur, sans honte, paisible " [ecténie des demandes]. Nous le demandons avec effroi. À QUI ? À celui dont la fin de sa vie a été douloureuse, honteuse. Que Dieu nous pardonne ! Aussi le Alpha et le Oméga est : " Je crois Seigneur, je t’aime et j’essaie jour et nuit d’appliquer ton premier commandement ". Tout le reste lui appartient. Pas à moi. Ni quand, ni où, ni comment. J’ai parlé ainsi à mon Bien-Aimé [Dieu, cf. le Cantique] et il a envoyé son émissaire à mes côtés, pour que je continue à vivre dans l’insouciance, aux pieds du Christ, jour et nuit. Amen.

Mère Gabrielle
Léros, le 15 février 1992.


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